Marie Levaux, Ets horticoles du Cannebeth (Hérault), présidente de la commission Fleurs de France d’Excellence Végétale. Fleurs de France : les planètes sont alignées !
Les Français sont de plus en plus sensibles à la provenance des produits et au respect de l’environnement. Le label Fleurs de France va donc pleinement dans le sens de leurs attentes.
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Comme le label Plante Bleue (voir l’interview de Pierre de Prémare dans notre n° 1086 de juin 2019, p. 14), Fleurs de France, qui valorise la production hexagonale, a rejoint Excellence Végétale créée il y a dix ans pour lancer les premières plantes vendues sous Label Rouge.
LLH : Quels sont les objectifs de votre commission ?
Marie Levaux : Le label Fleurs de France a été confié à l’association gérant le Label Rouge en avril dernier, et c’est à cette occasion que nous avons créé la commission dont j’assure la présidence, avec Patrick Abadie, de chez Truffaut, à la vice-présidence, et Michel Nicou, des pépinières Minier, en adjoint. Elle est ouverte à tous les métiers du végétal.
LLH : Comment va s’organiser le travail de votre groupe ?
M. L. : La commission s’est donné deux missions. La première est de communiquer. Fleurs de France est un label clair et facile à comprendre. Il doit être connu et reconnu des consommateurs afin qu’ils y adhèrent au maximum. Deux arguments doivent permettre de sensibiliser les Français, le premier est la proximité : en consommant des produits locaux, je valorise la production française, je fais vivre l’économie locale et je soutiens l’emploi près de chez moi. Le second est l’éco-responsabilité : le label que porte la plante que j’achète prouve qu’elle a été produite selon des procédés vertueux. C’est un gage de confiance, c’est une assurance de qualité du produit et cela va pousser le consommateur à rechercher ce label.
Notre seconde mission est de coordonner et contrôler. Depuis 2016, Val’hor a décidé que l’obtention du label serait associée à une certification environnementale. Ceci afin de permettre de répondre à une demande forte de la société civile sur le critère environnemental tout en sécurisant l’achat. Cinq certifications permettent de prétendre au label Fleurs de France : AB (Agriculture biologique), Qualité Plus, le label européen MPS, le Label Rouge et Plante Bleue (niveau 2 et 3). Ce second volet de notre démarche est plus technique. Nous cherchons à améliorer notre efficacité en conjuguant les référentiels concernés, afin de rendre possible l’accession aux deux certifications à partir d’un seul audit, le but étant d’économiser du temps et de l’argent.
Ce groupe de travail planchera également sur les référentiels et leur évolution, et sur les contrôles pour sécuriser le label.
LLH : Mais Plante Bleue ne suffit pas pour être Fleurs de France ?
M. L. : Non. Outre la démarche éco-responsable, il faut qu’au moins 50 % du temps de culture se soit déroulé dans l’Hexagone. On peut obtenir le label pour un jeune plant acheté à l’étranger si tout le reste de la production se fait au sein d’une entreprise française.
LLH : Comment vérifiez-vous l’origine des produits ?
M. L. : À partir des factures de jeunes plants ou de plantes semi-finies, par exemple. Ce sont elles qui permettent de tracer les produits.
LLH : Certains producteurs estiment que la démarche est chère et longue…
M. L. : L’accession au label Fleurs de France est gratuite et rapide, à partir d’un formulaire accessible en ligne (1) sur Internet. En revanche, il faut disposer de l’une des cinq certifications précédemment citées. C’est cela qui peut s’avérer plus long et qui représente effectivement un coût.
LLH : Reste à atteindre une plus grande notoriété pour le label…
M. L. : Effectivement, c’est à ce niveau que tout se joue ! Nous avons listé les démarches qui doivent nous permettre d’atteindre cet objectif :
- éditer un kit PLV (publicité sur le lieu de vente) à destination des distributeurs, à afficher dans les magasins ;
- mener un travail pour intégrer le label dans les appels d’offres des collectivités ;
- assurer une présence sur les salons, les réseaux sociaux et dans la presse pour mieux nous faire connaître.
Nous avons aussi besoin que le maximum de producteurs intègre cette démarche, de façon à pouvoir proposer aux commerçants le volume de production française qu’ils attendent. Aujourd’hui, 500 producteurs sont engagés, lorsque 800 commerçants ont demandé leur labellisation Fleurs de France ! C’est un véritable appel pour la production ! C’est en étant les plus visibles et les plus lisibles possible que nous gagnerons cette notoriété et pourrons mieux valoriser notre production française. L’enjeu est important pour la filière horticole et pépinière. Aujourd’hui, les planètes sont alignées : production, commerce et société. Fleurs de France se révèle comme une évidence !
Pascal Fayolle
(1) www.labelfleursdefrance.fr/btn-espace-professionnel/
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